L’héroïsation de Vercingétorix dans les manuels scolaires d’histoire depuis 1920 : de la construction d’un ancêtre et d’une nation à une perspective européenne

Lorrie Tomine, M1 Médiation du patrimoine, de l’histoire et des territoires (Université Rennes 2)

« Ce que nous prenons pour ‘notre’ histoire résulte d’une manipulation du passé par les élites au service ou à l’appui des différents pouvoirs ».

Suzanne Citron 1987, p. 279.

L’héroïsation d’une figure historique est un phénomène courant, visant à mettre en avant des personnages emblématiques pour transmettre un sentiment de fierté et construire une identité nationale. L’un de ces exemples notables est celui de Vercingétorix, chef gaulois qui s’est opposé à l’envahisseur romain au I^er siècle avant notre ère. L’intérêt pour ce personnage se crée réellement au cours du XIX^e siècle. Il porte alors une image patriotique, d’un héros au service de la nation. Il prend le titre du premier héros de l’histoire française (Bourdon, 2017). En 1867, une statue de Vercingétorix sera même érigée à Alise-Sainte-Reine, une commune française située au centre du département de la Côte-d’Or en région Bourgogne-Franche-Comté, lieu présumé de la bataille d’Alésia (Bourdon, 2017). Ce ne sont donc pas les manuels scolaires qui ont forgé cette image du héros national. Ils reprennent, cependant, ce courant, ce que nous pouvons observer particulièrement dans les manuels scolaires de l’enseignement primaire. La présentation de Vercingétorix dans les livres scolaires d’histoire a d’ailleurs évolué au fil du temps, reflétant les influences politiques, les idéologies et les débats historiographiques qui ont formé le XX^e siècle. Tout au long de notre période d’étude qui s’étend de 1920 à nos jours, Vercingétorix est présent dans les manuels scolaires. C’est une figure antique incontournable lorsque les élèves étudient la Gaule indépendante et la Gaule romaine. Cependant, en cent ans, l’approche utilisée connaît quelques modifications. Nous passons d’un héros national, mort pour sa patrie, à une image plus neutre d’une figure historique marquante. Nous nous pencherons sur la manière dont Vercingétorix a été présenté dans les manuels scolaires d’histoire, en mettant en évidence les différentes périodes et les évolutions dans sa représentation de héros national. À travers cette analyse, nous chercherons à comprendre comment l’héroïsation d’un ancêtre peut influencer la perception historique des élèves ainsi que la construction de leur identité nationale et comment la construction de l’Union européenne remet en question ce type d’héroïsation.

L’édification d’un exemple, Vercingétorix, le héros national, 1920-1950

La présentation de Vercingétorix dans les manuels scolaires connait plusieurs périodes. La première s’étend des années 1920 à 1950 où le personnage de Vercingétorix est marqué par son héroïsation qui l’édifie au rang de héros national et qui le montre comme un patriote exemplaire pour les élèves. Il est mis en avant pour ses qualités de leader, de chef de guerre qui a pu unifier des peuples derrière une cause commune. Il est également glorifié pour son sacrifice qui termine de l’édifier au rang de héros.

Le symbole de l’union nationale

Vercingétorix est le symbole de l’union nationale. Il est présenté comme l’instigateur de l’unité de la Gaule, ancêtre de la France, et il est donc montré comme un symbole de l’unité de la nation qui, plus tard, deviendra la France. Il est dressé comme exemple à suivre. Face à la menace romaine, il unit les peuples gaulois pour la repousser. Cette figure de chef gaulois qui s’est opposé à l’envahisseur romain est l’une des figures emblématiques de l’histoire de France qui est reprise dans les manuels scolaires d’histoire. Le récit transmis par les manuels de primaire de la conquête de la Gaule commence par l’invasion de la Gaule par des Romains menés par Jules César. Ensuite, Vercingétorix intervient et fédère les peuples gaulois pour se défendre ensemble contre l’envahisseur. Par cette action, Vercingétorix est présenté comme l’unificateur de la nation. Il est alors ouvertement qualifié de patriote par des manuels. Un terme qui n’est pas anodin puis qu’il renvoie à une notion d’unité des Gaulois, qui feraient partie d’un ensemble, d’une même patrie. Cela fait appel au sentiment d’appartenance. Ce terme pourrait sous-entendre que les Gaulois constituaient déjà une nation, une patrie, ou du moins que Vercingétorix a été le moteur de ce sentiment en unissant les Gaulois. Vercingétorix fait d’un peuple divisé un peuple uni, fondateur d’une patrie. Ce discours est typique des manuels du XIX^e siècle et de la première partie du XX^e siècle et teinte largement les livres scolaires de cette période.

Pour continuer d’édifier ce héros national, nous observons une tendance de l’utilisation d’adjectifs qualificatifs le glorifiant et servant le discours national. Lorsque les manuels parlent de Vercingétorix, il est qualifié de « jeune chef gaulois, beau cavalier et hardi dans la bataille » (Bernard et Redon, 1950, p. 7), « grand chef » (Deschamps, 1921, p. 3), « vaillant guerrier » (Aymard, 1933, p. 2), « défenseur de la Gaule », « Vercingétorix lutte courageusement » (Chaulanges, 1953, p. 3). Nous assistons donc à une réelle glorification d’un personnage historique, qui même dans la défaite reste « plus grand que son vainqueur » (Deschamps, 1921, p. 3). Ainsi, Vercingétorix est un héros qui a unifié sa patrie, censé être l’ancêtre de la France. Il est donc un exemple pour les enfants français. Puis, nous notons également que cette mise en scène de Vercingétorix sert dans un but moralisateur. Il est un exemple à suivre pour les élèves qui reçoivent aussi une éducation morale et civique à travers ces ouvrages. Une éducation qui vise à créer des citoyens prêts à défendre leur patrie. Le manuel des Frères des Écoles chrétiennes (s.d.) l’exprime clairement et précise dans son Avertissement « Vous aimerez ce petit livre parce qu’il vous racontera l’histoire de la France, notre patrie. […] les exemples de vertu et de bravoure, dont vous vous souviendrez, vous feront aimer et servir généreusement Dieu et la France ». En Vercingétorix, les élèves doivent trouver l’inspiration pour mener une vie vertueuse, c’est-à-dire être un bon citoyen, et pour défendre la France et ses valeurs contre la menace extérieure. La conquête de la Gaule par les Romains fait écho aux guerres récentes opposant la France à l’Allemagne. L’allusion n’est donc pas anodine mais lourde de sens. Les élèves doivent devenir de bons Français, capables de défendre leur pays avec autant de bravoure et de dévotion que Vercingétorix. Vercingétorix est donc aussi un exemple de guerrier qui s’est battu pour sa cause.

Le sauveur de sa patrie

Ensuite, Vercingétorix est présenté tel un sauveur qui c’est sacrifié pour son peuple, pour sa nation. Il est courant dans les manuels de primaire de la première partie du XX^e siècle de lire des discours sur la reddition de Vercingétorix le valorisant fortement. Un bon exemple est le manuel de Rigal (1921, p. 9) (Annexe 1):

« Après un long siège, tout espoir de secours étant perdu, Vercingétorix résolut de se livrer pour sauver la vie de ses compagnons d’armes. Il revêtit sa plus belle armure, monta sur son plus beau cheval de bataille, et s’élança au galop, vers le camp romain. Arrivé devant la tente de César, il arrêta tout à coup son cheval, sauta à terre d’un bond, jeta ses armes aux pieds du vainqueur et attendit fièrement, immobile et muet, qu’on le chargeât de chaînes. La brusque arrivée de Vercingétorix, sa haute stature, sa mâle fierté, et la résignation qui se lisait sur son visage, excitèrent une vive émotion dans le camp de César ; mais celui-ci ne vit dans le vaincu que l’ennemi. Il lui reprocha durement le soulèvement des Gaulois, le fit enchaîner et l’emmena à Rome. Le héros gaulois resta prisonnier six ans, puis fut égorgé après avoir servi au triomphe du vainqueur. Cette captivité et cette mort iniques ont encore grandi Vercingétorix, le héros de l’indépendance gauloise. »

Vercingétorix est magnifié tout au long du propos. Après que « tout espoir de secours [soit] perdu » Vercingétorix est montré comme le sauveur de ses compagnons. Ici, il est directement cité en « héros ». C’est par son sacrifice qu’il finit de se hisser à ce rang. De plus, il est présenté comme « héros gaulois », réaffirmant son attachement à la nation. C’est un héros national. Il garde sa fierté jusqu’au bout, il incarne une nation fière et forte. Si tous les manuels ne s’attardent pas autant sur la reddition et le sacrifice de Vercingétorix, ils le mentionnent tous avec la même idée : les gaulois meurent de faim suite au siège et Vercingétorix décide de se sacrifier. Il sort d’Alésia sur son beau cheval blanc, avec son plus beau costume de guerre pour se rendre à César et ainsi sauve ses compagnons. Il est donc un héros puis qu’il commet un sacrifice et sauve ses compatriotes. Il sera ensuite mis à mort par César quelques années plus tard pour avoir mené cette rébellion gauloise. Il meurt donc presqu’en martyr. Son sacrifice est le sacrifice ultime. Il a donné sa vie pour son peuple, sa nation. Ce que nous venons de décrire, nous pouvons aussi l’observer dans les éléments iconographiques. La scène la plus représentée dans les livres scolaires de primaire au sujet de la conquête de la Gaule est la reddition de Vercingétorix. Cette image semble même systématiquement présente. Prenons un exemple représentatif ci-dessous :

Ici, Vercingétorix est d’abord un sauveur. La légende de l’image précise qu’il se rend dans l’objectif de « sauver ses guerriers ». Lui-même est représenté comme un guerrier, avec une armure et son glaive que nous voyons à sa ceinture. Son équipement militaire au sol représente sa reddition, mais lui reste fier sur son cheval blanc. La couleur de sa monture n’est pas un hasard ou un choix esthétique. La couleur a une signification. Le cheval blanc est souvent attribué au héros combattant, à celui qui défend une noble cause (Clodius, 2018). Vercingétorix est une figure d’opposition à César qui est l’envahisseur. Il est face à lui, seul, sur son cheval fougueux, alors que César reste immobile sur son trône, entouré par ses hommes. La solitude de notre héros sert à magnifier son sacrifice (Bourdon, 2017). La narration de cet événement n’est pourtant pas présente dans le récit fait par César qui ne mentionne pas la reddition de Vercingétorix. Ce passage a été extrait des écrits de Plutarque, qui n’est pas contemporain de l’événement, avec un objectif en tête : glorifier Vercingétorix en amplifiant l’aspect dramatique de son sacrifice. Une scène de reddition qui sera jugée improbable par les historiens (Bourdon, 2017). Cette représentation glorieuse d’un héros vertueux qui sauve sa patrie en commettant l’ultime sacrifice va cependant évoluer. Cette vision biaisée va peu à peu être remise en question dans les manuels scolaires.

La remise en question de son héroïsation, une approche plus nuancée mettant en avant les réalités historiques, 1960-1985

À partir des années 1960 jusqu’aux années 1990, on observe une évolution significative dans la présentation de Vercingétorix dans les manuels scolaires de primaire. Cette période est marquée par l’émergence d’un discours plus factuel, remettant en question une approche traditionnelle basée sur l’affect et l’émotion. Les manuels scolaires adoptent une approche plus objective et cherchent à présenter Vercingétorix de manière plus nuancée, en mettant l’accent sur les réalités historiques plutôt que sur une glorification du personnage. L’approche factuelle se caractérise par une volonté de fournir aux élèves des informations basées sur des faits historiques. Les livres scolaires ont donc effectué une réévaluation de l’héroïsation de Vercingétorix et une remise en question des récits nationalistes qui l’entouraient. Les historiens ont encouragé une approche plus objective et critique de l’histoire, mettant en évidence les complexités et les nuances plutôt que de se limiter à des récits simplistes de héros nationaux. Les manuels commencent aussi à introduire des notions telles que l’analyse critique des sources, la contextualisation des événements. Cette approche encourage les élèves à développer un esprit critique et à se forger leur propre opinion, en étant acteurs de leur apprentissage.

Si nous examinons les manuels scolaires développés à partir des années 1960, nous constatons une diminution de l’utilisation d’adjectifs qualificatifs glorifiants pour décrire Vercingétorix. L’usage de tels adjectifs, que nous avons relevé dans les manuels des décennies précédentes, mettait en avant le rôle de défenseur, le courage et l’unité que représentait Vercingétorix. Ces manuels présentaient un portrait incontestable de héros, soutenu par des images de vaillant guerrier. La neutralité historique n’était pas appliquée à ces manuels scolaires. Cependant, dans les années 1960, un changement s’est opéré et ces adjectifs qualificatifs ont largement été diminués, en nombre et en intensité. Cette évolution vise à remettre en question la vision héroïque basée sur l’affect, qui utilise les émotions pour susciter une admiration pour le héros, en présentant un discours exclusivement valorisant et glorifiant ses qualités morales et ses actions. L’utilisation de l’affect fait appel aux émotions et néglige l’esprit critique de la personne touchée par le discours. Il s’agit d’un contrôle émotionnel visant à bloquer toute argumentation contraire au discours établi (Breton, 2020). Or, à partir des années 1960, l’éducation scolaire vise à former des générations d’élèves capables d’analyser des éléments et des situations en faisant appel à leur esprit critique. Ainsi, la suppression des adjectifs qualificatifs glorifiants dans la présentation de Vercingétorix dans les manuels scolaires témoigne de la volonté de favoriser un regard plus critique et objectif sur cette figure historique. Cependant, Vercingétorix reste tout de même l’élément principal de l’étude de la conquête de la Gaule. Il apparaît encore, par exemple, comme personnage éponyme pour la leçon sur la conquête de la Gaule dans de nombreux manuels. Le titre de la leçon du manuel CE, Histoire géographie éducation civique (Hinnewinkel et autres, 1985, p. 13) le qualifie même de « grand personnage ».

Un autre point attire notre attention dans les manuels de cette période. Un nouvel élément historique, qui n’était pas présent dans les manuels de primaire antérieurs aux années 1960, fait son apparition : l’esclavage des guerriers gaulois. Les soldats manquent de vivres et Vercingétorix décide de se rendre à César pour éviter à ses compagnons de mourir de faim. Sauf que si leurs vies sont sauves, ils sont malgré tout faits esclaves par les Romains. Cette nouvelle information semble pourtant cruciale pour comprendre les conséquences de la défaite d’Alésia et les réalités historiques qui en découlent. Pourtant, ce n’était pas enseigné alors que l’information était connue, puisque nous la retrouvons dans les manuels de collège dès le début du XX^e siècle, mais nous ne la retrouvons pas dans les manuels de primaire antérieurs aux années 1960. Nous pouvons donc supposer que cette information aurait terni l’aspect héroïque du sacrifice de Vercingétorix s’il était ajouté que les Gaulois d’Alésia étaient ensuite devenus esclaves des Romains.

L’esclavage des guerriers gaulois par les Romains n’est pas la seule grande nouveauté. Vercingétorix est remis en question par les manuels scolaires. Si nous nous penchons sur l’exemple du manuel Histoire de France, cours moyen 1 (Grimal et Moreau, 1963, p. 5.), nous pouvons lire ceci : « Vercingétorix remporta d’abord la victoire de Gergovie : mais il commit l’erreur de s’enfermer ensuite dans la ville-forte d’Alésia ». Ces propos introduisent un élément de remise en question de la représentation de Vercingétorix en tant que héros dans les manuels scolaires. Cette phrase remet en cause la perception antérieure qui glorifiait Vercingétorix et souligne une erreur stratégique qu’il aurait commise. En valorisant les aspects négatifs de la stratégie de Vercingétorix, cette phrase met en évidence une approche plus nuancée et critique de son rôle dans l’histoire. En soulignant son erreur de s’enfermer dans Alésia, on remet en question la vision précédente qui le présentait comme un leader infaillible et héroïque. En tenant Vercingétorix responsable de cette situation qui a conduit à la défaite des Gaulois, on introduit une dimension de responsabilité et de critique vis-à-vis de ses décisions. Cela contribue à un portrait plus réaliste et complexe de Vercingétorix, mettant en avant ses erreurs et soulignant que ses actions peuvent avoir des conséquences néfastes.

Cette remise en question de l’image de Vercingétorix en tant que héros incontesté peut être le reflet d’une évolution dans la manière dont l’histoire est enseignée, avec une volonté d’adopter une approche plus factuelle et analytique. En intégrant ces éléments de remise en question et de critique, les manuels scolaires cherchent à favoriser une réflexion critique chez les élèves, encourageant ainsi une compréhension plus nuancée de l’histoire et des personnages historiques. Cependant, malgré les évolutions de traitement que nous venons de constater, des aspects anciens demeurent tels que la présentation de Vercingétorix en figure héroïque.

Des résidus du héros national encore visibles jusque dans les années 1980

Si le discours général tend à se neutraliser, des résidus des décennies précédentes se maintiennent. Nous observons une persistance de la dimension héroïque. Dans certains livres scolaires, il est encore présenté comme le sauveur se sacrifiant pour ses compagnons d’armes et ces manuels font de lui un personnage héroïque et malgré l’émergence de nouveaux aspects dans les manuels scolaires, tels que l’esclavage de guerriers gaulois par les Romains ou la responsabilisation de Vercingétorix face à ses décisions stratégiques, ces nouvelles perspectives ne sont pas encore généralisées dans l’ensemble des manuels scolaires. Certains demeurent proches de la présentation glorifiante et héroïque de Vercingétorix. Un exemple illustrant cette tendance est le manuel L’Éveil à l’histoire, cours élémentaire (Chaulanges, 1980, p. 6). Dans ce dernier, la reddition de Vercingétorix est décrite comme un acte de sacrifice en faveur de ses compagnons d’infortune, les sauvant de la faim causée par le siège de la ville par César. Ce discours garde des similitudes avec celui des manuels des années 1920, alors même que le manuel consulté date de 1980.

Ces résidus de l’approche héroïque reflètent la complexité de la transition dans la représentation de Vercingétorix dans les manuels scolaires. Bien que des éléments factuels et critiques commencent à être intégrés, une partie des manuels conserve une vision glorifiante qui ne tient pas pleinement compte des réalités historiques. Cette persistance témoigne des défis auxquels est toujours confrontée l’évolution du discours historique dans l’enseignement primaire jusqu’à la fin du XX^e siècle, et souligne l’importance de poursuivre les efforts visant à promouvoir une approche plus équilibrée et objective de la figure de Vercingétorix dans les manuels scolaires. Cet effort, nous le constatons aujourd’hui avec les manuels du début du XXI^e siècle.

Les manuels scolaires contemporains et la persistance de la figure de Vercingétorix

Une version critique et objective de Vercingétorix

La direction prise au cours de la deuxième moitié du XX^e siècle reste la même. Les manuels scolaires poursuivent cette démarche d’intégrer une vision plus objective de Vercingétorix, le présentant en tant que figure antique incontournable et cherchant à explorer les réalités historiques en remettant en question certains aspects de son rôle et de ses actions.

Pour comprendre le regard porté sur Vercingétorix, il est important de souligner qu’aujourd’hui, nous ne sommes plus perçus comme les descendants directs des Gaulois. Cette nouvelle perspective a également une incidence sur la manière dont Vercingétorix est désormais présenté. Dans les manuels de la fin du XX^e siècle, bien qu’il bénéficie encore d’adjectifs qualificatifs positifs le qualifiant d’homme courageux par exemple, il n’est plus glorifié comme un héros national incontesté. Les Français ne sont plus Gaulois. Le récit nous inculquant que les Gaulois sont nos ancêtres connaît sa fin. Ils sont, maintenant, des populations qui ont vécu sur le territoire qui constitue aujourd’hui la France. Si les Gaulois ne sont plus nos ancêtres, alors que faire de Vercingétorix, un héros national d’une nation qui n’existe pas encore et dont il n’est pas l’ancêtre. Il reste tout de même une figure antique importante dans l’histoire de notre territoire. Le terme « héros » n’apparaît plus et la démarche d’héroïsation n’est plus visible à partir de la fin du XX^e siècle. Il est perçu comme un grand personnage historique qui a joué un rôle primordial dans l’histoire de la conquête de la Gaule. Il représente la figure du Gaulois et de la résistance.

Puisqu’il n’est plus réellement présenté comme un héros national, certains éléments qui ont servi jusqu’ici à construire ce discours s’estompent. Prenons par exemple le passage de la reddition de Vercingétorix. Cet événement était utilisé pour glorifier notre personnage et terminer le processus d’héroïsation en mettant en avant un sacrifice ultime pour sa patrie. Or, désormais, nous observons un recul des formulations ramenant au sacrifice. Le verbe « rendre » est désormais largement employé pour aborder sa reddition. C’est un terme plus neutre qui renvoie plus à la défaite qu’au sacrifice. Vercingétorix se rend et ne se sacrifie plus. Nous nous rapprochons plus d’une énonciation de faits que d’un discours héroïque. De plus, la notion de sacrifice n’est plus possible puisqu’il ne se rend pas par choix ni même par sens du devoir mais par obligation, n’ayant plus d’autre issue. Le manuel Histoire, CE2 (Nembrini et autres 1987, p. 17) reprend un discours similaire et va même plus loin : « Affamés, les assiégés mourraient par milliers. Ils sacrifièrent même les vieillards, les femmes et les enfants. Les Gaulois étaient vaincus. Vercingétorix se rendit alors à César, ses soldats furent vendus comme esclaves, et lui-même exécuté à Rome ». Jusque-là, il était expliqué que Vercingétorix se rendait pour sauver ses compagnons de la faim. Or, ici, il nous est exposé qu’ils mourraient déjà en grand nombre et que certains étaient même sacrifiés au profit d’autres. L’image de Vercingétorix le sauveur, s’éloigne de plus en plus. Cette ancienne image sera d’ailleurs critiquée et analysée par certains manuels.

Apparition d’une critique de l’ancienne instrumentalisation de Vercingétorix

Si le regard porté sur Vercingétorix a changé entre 1920 et 2020, nous voyons émerger une critique de cette ancienne version glorifiant Vercingétorix et reliant les Français aux Gaulois. Quelques pages du manuel L’antiquité : Histoire & Histoire des arts : CE2 CM1 CM2, (Le Callennec et François, 2014, p. 18 et 31), font place à une voix critique qui s’élève pour remettre en question l’ancienne instrumentalisation de Vercingétorix, telle qu’elle était présente dans les manuels scolaires du début du XX^e siècle. Ces pages nous replongent dans une époque où le récit national exaltait ce personnage historique, le hissant au rang de héros incontesté de la résistance gauloise face à l’envahisseur romain.

Le manuel rappelle comment Vercingétorix était présenté de manière élogieuse, voire idéalisée, soulignant son courage et sa détermination. Il était célébré comme le symbole national face à l’envahisseur. Les récits de ses exploits étaient embellis, créant une figure emblématique de la lutte pour l’indépendance nationale. Cependant, ces pages ne se contentent pas de reproduire l’ancien discours. Elles offrent un regard critique sur cette vision passée, soulignant ainsi l’évolution de notre compréhension de l’histoire et de notre identité nationale. Nous pouvons voir p. 18 une représentation tirée de la BD Astérix représentant l’imaginaire construit autour de la reddition de Vercingétorix. En-dessous, il nous est présenté une critique de cette image : « Mais la réalité, reconstituée par les historiens, est bien différente. Avant de sortir d’Alésia, les Gaulois ont dû jeter leurs armes du haut des remparts. Dès leur sortie, les chefs gaulois, dont Vercingétorix, ont été enchaînés par les Romains ». La représentation des anciens manuels et de l’imagerie populaire est donc disqualifiée par les travaux de recherches des spécialistes en sciences sociales tels que les historiens. Ensuite, la page 31 revient sur la construction de nos ancêtres les Gaulois qui va de pair avec notre premier héros national : « Si tu avais été élève dans une classe il y a 100 ans, le maître t’aurait parlé avec fierté de ‘’nos ancêtres les Gaulois‘’. Et le maître se serait trompé ». Le document poursuit en expliquant que la France s’est formée avec des peuples divers, venant d’horizons différents et casse donc l’idée d’un ancêtre transcendant, unique aux Français. En se détachant de l’ancienne rhétorique, les manuels invitent les lecteurs à adopter une perspective plus nuancée. Ils soulignent que l’instrumentalisation excessive de Vercingétorix dans le passé a pu occulter certains aspects de la réalité historique et créer une image simplifiée de la lutte des Gaulois contre les Romains. Ces pages encouragent également une réflexion critique, incitant les lecteurs à se questionner sur les motivations derrière cette instrumentalisation et à remettre en perspective les représentations historiques qui ont façonné notre perception du passé.

Ainsi, l’apparition de cette critique dans les manuels scolaires témoigne d’une volonté de revisiter et de réévaluer les récits historiques traditionnels, afin de construire une compréhension plus complexe et authentique de notre passé collectif.

La construction d’un héros national en question

Nous nous proposons ici d’ explorer la question de la construction d’un héros national et d’examiner comment cette notion est remise en question à la fois dans le contexte de la construction de l’identité nationale et de l’évolution vers une identité européenne. La construction de l’identité nationale repose souvent sur la mise en avant d’un héros emblématique, tel que Vercingétorix, qui incarne les valeurs et l’unité du peuple. Cependant, l’avènement de l’Europe et la reconnaissance des intérêts communs des nations ont conduit à une remise en question de cette approche nationaliste. Cette tension entre la construction d’un héros national et l’émergence d’une identité européenne constitue un enjeu majeur dans la manière dont les manuels scolaires abordent l’histoire et la construction des identités collectives.

La construction de l’identité nationale

Tout d’abord, Vercingétorix est présenté comme l’unificateur des peuples gaulois alors divisés. Un angle de vue emprunté pour l’étude de la conquête de la Gaule par César est celui justement de cette conquête. Pourtant, dans les manuels scolaires de primaire de la première partie du XX^e siècle, c’est Vercingétorix la vedette et non Jules César, alors que ce dernier est l’instigateur de la campagne de conquête. Si nous observons les manuels, nous notons qu’à plusieurs reprises, Vercingétorix est le personnage éponyme du chapitre. L’objectif de ce focus sur le conquis plutôt que le conquérant s’explique justement parce que l’étude de ce passage de l’histoire est instrumentalisée pour construire une histoire commune à la nation en fondant le mythe de sa création, de la naissance de ce sentiment national. Cela est incarné par Vercingétorix, qui devient ainsi le premier héros national, fondateur de l’unité nationale. La création du héros national intervient lorsqu’une société a besoin d’un symbole d’unité pour s’organiser et faire face à une période de crise (Boudrot, 2002), or la figure du héros Vercingétorix est forgée au XIX^e siècle, une période de troubles politiques, qui a besoin de retrouver une cohésion, un sens de ce qu’est être français.

Si nous nous penchons sur les manuels d’histoire de primaire de la première partie du XX^e siècle, rien que leurs titres nous donnent un indice sur cette construction d’une histoire nationale remontant aux Gaulois. Ils font une histoire de France qui remontent à ses origines, comme nous le constatons avec le manuel Mes premières leçons d’histoire de France des origines à nos jours, cours préparatoire et élémentaire (Rigal, 1921). Dans cette histoire de France et de ses « origines », les Gaulois et leur histoire font partie de l’histoire de la France, de sa construction en tant que nation. Ils font partie des origines. Si cela ne suffit pas, le manuel des Frères des Écoles chrétiennes, Histoire de France, cours préparatoire (s.d., p. 8) précise dans son Avertissement : « Vous aimerez ce petit livre parce qu’il vous racontera l’histoire de la France, notre patrie. […] Ainsi, les grands faits de notre histoire se graveront dans votre mémoire […] ». Cette citation reprend bien l’idée que les Gaulois font partie de notre histoire en tant qu’ancêtres de la France. En 1953, nous constatons que ce discours est toujours présent avec le manuel Histoire de France, cours élémentaire (Chaulanges, 1953, p. 2) : « Il y a deux mille ans de cela … Notre pays s’appelle la Gaule » et nous pouvons également y lire ces mots que Vercingétorix aurait prononcé : « laisser prendre son pays » (Chaulanges, 1953, p. 3), ce qui présente la Gaule comme étant un pays, une nation déjà constituée avec un peuple ayant un sentiment d’appartenance à ce pays, alors que ce n’était pas le cas. Nous assistons donc à la création du mythe d’une France originelle, avec une histoire continue qui remonte au moins à la Gaule qui serait le nom ancien de la France (Citron, 1987).

La Gaule permettait de soutenir le principe d’une France « une et indivisible » avec un peuple originel (Citron, 1987) qui nous lierait tous. L’histoire des manuels scolaires met en scène cette histoire commune à l’ensemble des Français. Ainsi, la France et les Français sont un ensemble indissociable qui ne peut être remis en question. La Révolution instaure l’État-nation qui devient un tout. La promotion du sentiment national se voit comme un moyen d’éviter un morcellement de la France en diverses petites nations (Citron, 1987). L’école publique avec l’enseignement de la langue commune, le français, et d’une l’histoire commune permet de faire des élèves des Français avant tout en leur inculquant le sentiment d’appartenir à la France. La ligne directive allait dans le sens d’effacer les différences de cultures et de langages qui séparaient les Français en différentes communautés ayant leur identité propre.

À travers les récits d’histoire, entre autres enseignements, l’élève va apprendre à devenir un bon citoyen. Un des devoirs du citoyen est, justement, de défendre son pays, sa nation. Or, avec la figure de Vercingétorix, « défenseur de la Gaule » (Chaulanges, 1953, p. 2), donc de la France si nous suivons notre raisonnement précédent, l’élève se voit présenter un modèle, un exemple à suivre dans ce domaine. Vercingétorix est un guerrier courageux qui est allé jusqu’à sacrifier sa vie pour la France, qui n’existe pourtant pas encore. Il est le premier patriote de notre histoire (Citron, 1987). Sachant que la défense de la nation française résonne dans les événements des XIX^e et XX^e siècles avec d’abord la défaite en 1870, puis la Première Guerre mondiale, et s’en suivra la Deuxième Guerre mondiale.

La construction de l’Europe s’oppose aux idées nationalistes

Au cours de l’histoire, l’idée de construire une identité nationale forte en mettant en avant des héros exclusivement français avec une lecture nationaliste fortement présente de ces derniers, tel que Vercingétorix, a été remise en question. Cette remise en cause s’inscrit dans un contexte marqué par les profonds changements politiques et les leçons tirées des deux guerres mondiales. Les aspirations à l’unité européenne et la reconnaissance des intérêts communs des nations ont conduit à une évolution significative de nos politiques extérieures (Citron, 1992, p. 203-208).

Ainsi, la création de la Communauté économique européenne (CEE) en 1957, avec la participation de l’Allemagne de l’Ouest, de la Belgique, de la France, de l’Italie, du Luxembourg et des Pays-Bas grâce au Traité de Rome, a marqué un tournant majeur. Cette communauté s’est ensuite élargie pour inclure jusqu’à 15 pays. L’établissement ultérieur de l’Union européenne (UE) et de la citoyenneté européenne, grâce au Traité de Maastricht en 1992, a renforcé cette volonté d’unité. Avec ces développements, nos anciens ennemis d’hier sont devenus nos alliés et nos partenaires économiques d’aujourd’hui (Burguière et Revel, 2000). L’Europe a cherché à transcender les frontières nationales pour promouvoir la coopération, l’échange et la solidarité entre les pays membres. Cette évolution vers une identité européenne plus large a remis en question les idées nationalistes qui promouvaient exclusivement des héros français et alimentaient le clivage entre “eux” et “nous”.

Cette évolution a également influencé les manuels scolaires, qui peuvent soit perpétuer les clivages et les potentiels sentiments d’hostilité, soit contribuer à favoriser une vision plus inclusive et pacifique de l’histoire. Bien que l’idée d’une révision des manuels scolaires soit apparue dès la fin du Second Empire et ait continué à se développer au cours du siècle suivant la chute de l’Empire, c’est véritablement dans la deuxième moitié du XX^e siècle que nous constatons un changement significatif dans la manière dont des figures telles que Vercingétorix sont présentées (Choppin, 1992). Après la Seconde Guerre mondiale, un nouvel élan a accéléré ce processus de révision. Des organismes tels que l’UNESCO, le Conseil de l’Europe et des associations d’historiens se sont penchés sur la question. L’UNESCO a mené des études sur le matériel d’enseignement des États membres, tandis que le Conseil de l’Europe a initié la signature, en 1954, d’une Convention culturelle européenne visant notamment à la révision des manuels scolaires par vingt États membres. Le Conseil a également été à l’origine de conférences visant à promouvoir une vision européenne de l’histoire. Parallèlement, les historiens ont travaillé de manière internationale en organisant des conférences franco-allemandes à partir de 1950. Ce mouvement en faveur de la paix s’est poursuivi et a abouti en 1993 à la publication d’un manuel européen intitulé Histoire de l’Europe. Commandé par les éditions Hachette à l’occasion du trente-cinquième anniversaire du Traité de Rome de 1957, cet ouvrage a été réalisé par des historiens européens de diverses nationalités et diffusé dans plusieurs pays européens. Il s’adresse spécifiquement aux lycéens et vise à promouvoir une vision partagée de l’histoire européenne, dans laquelle les figures historiques sont présentées de manière objective et équilibrée, dépassant ainsi les clivages nationaux (Choppin, 1992). Cette vision plus européenne est également visible dans nos programmes scolaires français avec par exemple le Bulletin Officiel de 2019 (Annexe 3) qui s’engage à analyser l’Antiquité méditerranéenne comme le creuset de l’Europe en classe de seconde.

Cette évolution des manuels scolaires témoigne donc d’une prise de conscience collective quant à l’importance de promouvoir une vision européenne de l’histoire et de favoriser la compréhension mutuelle entre les peuples. En mettant l’accent sur l’inclusion, la coopération et la réconciliation, ces initiatives contribuent à remettre en question les idées nationalistes et à promouvoir une Europe unie et pacifique. Or, le héros national se nourrit grandement de l’opposition à l’ennemi (Jean-Pierre Albert dans Centlivres, 1999), il semble donc ne pas pouvoir perdurer dans un contexte européen.

Cela se traduit, dans les manuels scolaires d’histoire, par une vision de Vercingétorix qui connaît une évolution notable depuis les années 1960. La création d’un ancêtre commun aux Français, d’un exemple nationaliste à suivre, a été remise en question au cours de cette période et cela se conclut par la présentation d’une figure historique majeure de l’antiquité, ayant influencé son temps et qui reste un symbole de la résistance gauloise face à Rome. Vercingétorix n’a plus la place du héros national dans les livres scolaires.

Conclusion

Pour conclure sur le traitement fait de cette figure, l’étude de l’héroïsation de Vercingétorix dans les manuels scolaires d’histoire révèle les différentes étapes de construction de son image en tant que héros national et la manière dont celle-ci a évolué au fil du temps. De l’édification d’un personnage exemplaire dans les premières décennies du XX^e siècle, à la remise en question de cette représentation idéalisée et à l’introduction d’une approche plus nuancée, les manuels scolaires contemporains cherchent à présenter une version critique et objective de l’histoire et de Vercingétorix ainsi que de la conquête de la Gaule.

Durant la période allant de 1920 à 1950, Vercingétorix était élevé au rang de symbole de l’union nationale et était présenté comme le sauveur de sa patrie. Un véritable exemple à suivre pour les futurs citoyens Français. Cette approche visait à renforcer le sentiment d’identité nationale et à glorifier la résistance des Gaulois face aux Romains. Cependant, à partir des années 1960, une remise en question de cette héroïsation s’est amorcée, mettant en avant un discours plus factuel et une approche moins influencée par l’affect. Malgré cela, des traces de l’ancien héros national persistent dans les manuels scolaires, rappelant l’importance symbolique de Vercingétorix. Les manuels scolaires contemporains témoignent effectivement de la persistance de Vercingétorix en tant que figure historique, mais ils font également preuve d’une démarche plus nuancée, cherchant à intégrer une vision critique et objective de ce personnage historique. Ils reconnaissent les réalités historiques et remettent en question certains aspects de son rôle et de ses actions. De plus, ils soulignent l’évolution de notre compréhension de l’identité nationale en remettant en question l’idée selon laquelle nous sommes les descendants directs des Gaulois.

En outre, la construction d’un héros national est également confrontée à la construction de l’Europe, qui s’oppose aux idées nationalistes en faveur d’une identité européenne plus large et d’une vision commune de l’histoire. Cette tension entre la construction d’une identité nationale et l’intégration dans une identité européenne plus vaste influence certainement la manière dont Vercingétorix est présenté dans les manuels scolaires puisqu’une figure héroïque comme la sienne n’a de sens que dans l’opposition à l’ennemi, or ce discours nationaliste n’est plus en adéquation avec les réalités politiques actuelles. En somme, l’étude de l’héroïsation de Vercingétorix dans les manuels scolaires d’histoire met en lumière l’évolution de sa représentation, allant de la glorification à une approche plus nuancée et critique.

Annexes

Annexe 1

Annexe 2

Annexe 3

Sources

Manuels scolaires – Par ordre chronologique de parution

• DESCHAMPS, Gauthier. Cours moyen d’histoire de France, certificat d’études, Paris, Librairie Hachette, 1921, 12^e éd.
• RIGAL, Jean. Mes premières leçons d’histoire de France des origines à nos jours. Cours préparatoire et élémentaire, coll. Cours normal d’Histoire des Écoles primaires par MM. A. Ammann et E.-C. Coutant, Paris, Librairie classique Fernand Nathan, 1921, 11^e éd.
• SEGOND, Émile. Petite histoire générale des origines à nos jours, Paris, Librairie A. Hatier, 1924, 6^e éd.
• AYMARD, Aubin. Histoire de France, premier livre (des origines à 1610), coll. Cours Gauthier-Deschamps, Paris, Librairie Hachette, 1933.
• Frères des Écoles chrétiennes. Histoire de France, cours préparatoire, Collection d’ouvrages classiques rédigés en cours gradués conformément aux programmes officiels, Paris, Maison A. Mame et Fils et J. de Gigord, s.d.
• BERNARD, Paul Joseph, et Frantz REDON. Petite Histoire de la France et de la civilisation française des origines à 1453, cours élémentaire, Paris, Fernand Nathan, 1944.
• BERNARD, Paul Joseph, et Frantz REDON. Notre premier livre d’histoire, cours élémentaire, coll. Cours Bernard-Redon, Paris, Fernand Nathan, 1950, 10^e éd.
• CHAULANGES, Martial, et Simone CHAULANGES. Histoire de France, cours élémentaire, Paris, Delagrave, 1953 (1^ère éd. 1947).
• GRIMAL, Henri, et Lucien MOREAU. Histoire de France, cours moyen, Fernand Nathan, 1963 (1^ère éd. 1960).
• GRIMAL, Henri, et Lucien MOREAU. Histoire de France. Cours moyen 1, Paris, Fernand Nathan, 1971 (1^ère éd. 1964).
• CHAULANGES, Martial, et Simone CHAULANGES. L’Éveil à l’histoire. Cours élémentaire, coll. Cours d’histoire M. et S. Chaulanges, Paris, Delagrave, 1980.
• HINNEWINKEL, Jean-Claude, Jean-Michel SIVIRINE et Anne DUCHESNE. CE, Histoire géographie éducation civique, coll. Télémaque, Paris, Nathan, 1985.
• NEMBRINI, Jean-Louis, P. POLIVKA, et J. BORDES. Histoire. CE2, coll. Pour connaître la France, Paris, Hachette classiques, 1987, 1^ère éd.
• LE CALLENNEC, Sophie, et Émilie FRANÇOIS. L’antiquité : Histoire & Histoire des arts : CE2 CM1 CM2, coll. Les petits Magellan, Paris, Hatier, 2014.
• CHAPIER-LEGAL, Geneviève, Youenne GOASDOUÉ et Hélène LESTONNAT. Questionner le temps et l’espace, CE2, coll. Odyssée, Paris, Belin Éducation, 2018.

Bibliographie

• BO spécial, n°1, 22 janvier 2019.
• BOUDROT, Pierre. « Le héros fondateur », Hypothèses, vol. 5, no. 1, 2002, p. 167-180.
• BOURDON, Étienne. La forge gauloise de la nation : Ernest Lavisse et la fabrique des ancêtres, Lyon, ENS Éditions, 2017.
• BRETON, Philippe (dir.). La parole manipulée, Paris, La Découverte, 2020.
• BURGUIERE, André, et Jacques REVEL (dir.). Histoire de la France : choix culturels et mémoire. Edition complétée et mise à jour, ed. Points Histoire 274, Paris, Seuil, 2000.
• CENTLIVRES, Pierre, Daniel FABRE et Françoise ZONABEND (dir.). La Fabrique Des Héros, Collection Ethnologie De La France Cahiers 12., Paris, Éd. De La Maison Des Sciences De L’homme, 1999.
• CHOPPIN, Alain. Les Manuels scolaires : histoire et actualité, Pédagogies Pour Demain Références, Paris, Hachette Éducation, 1992.
• CITRON, Suzanne. L’histoire De France Autrement, Paris, Éd. Ouvrières, 1992.
• CITRON, Suzanne. Le mythe national l’histoire de France en question, Paris, Éd. Ouvrières Études et Documentation Internationales, 1987.
• CLODIUS. « Mais quelle est la couleur du cheval blanc d’Henri IV ? », Historia Games, 2018, [Document en ligne : https://www.histogames.com/HTML/chronologie/articles/0045-mais-quelle-est-la-couleur-du-cheval-blanc-d-henri-iv.php] (consulté le 28 mai 2023).

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